FUSION : Le Diagnostic Stratégique d’Innovation au service d’une industrie artisanale locale

Depuis mai 1991, FUSION, entreprise située à Sainte-Luce, en Martinique, fabrique bateaux et produits en polyester. Le chantier naval a produit plus d’une centaine de bateaux dont la gamme va des embarcations de 11 pieds à celles de 32. Marins-pêcheurs professionnels, plaisanciers, professionnels du tourisme, communes, Affaires Maritimes et particuliers, constituent le panel de clients de cette TPE. FUSION a également orienté sa production polyester dans le secteur agricole, précisément dans les exploitations bananières, avec la création de bacs, de tunnels de traitement et de trays pour le traitement de la banane.

Technopole Martinique : Où en étiez-vous dans votre démarche d’innovation quand vous avez sollicité un Diagnostic Stratégique d’Innovation (DSI)  ?
 

Jean-Yves CASSIUS : J’ai constaté que mon entreprise, mais également celles du même secteur en général, plafonnaient en termes de technique de fabrication du bateau de pêche. En ce qui concerne FUSION, 24 années d’existence nous ont fait atteindre le maximum de nos capacités d’adaptation de l’embarcation de pêche aux contraintes environnementales pures.

Avec la raréfaction des bancs de poissons et des zones de pêche viables, une nouvelle interrogation a germé : quel bateau pourrait permettre aux marins-pêcheurs  de naviguer au-delà de leurs zones habituelles, tout en leur offrant une capacité et un confort de stockage adaptés aux trajets effectués ?

Technopole Martinique : En quoi la sollicitation du DSI vous a-t-elle été bénéfique ?

Jean-Yves CASSIUS : Ma réflexion sur un nouveau modèle d’embarcation adapté aux contraintes actuelles des marins-pêcheurs locaux, m’a amené à réfléchir et  imaginer la conception d’une nouvelle gamme de coques de bateau plus résistantes. En sollicitant un DSI, j’avais la volonté d’obtenir un avis sur la faisabilité technique de ce projet et la façon de le structurer au mieux. En plus de ces aspects, l’expertise dont j’ai bénéficié à travers les prestations reçues dans le cadre de ce dispositif, m’a amené à réfléchir sur l’utilité économique et le marché potentiel de ce nouveau développement. J’ai également été alerté sur certaines faiblesses organisationnelles et stratégiques inhérentes à mon entreprise. La première étape consistera à optimiser les ressources internes dont je dispose, pour envisager l’élaboration et la fabrication d’un prototype.

Technopole Martinique : Quelles sont les prochaines étapes ?

Jean-Yves CASSIUS : Il y a deux ans, j’avais déjà fabriqué un premier moule de coque pour ce nouveau type de bateaux. Je souhaite aujourd’hui lancer la fabrication de mon premier prototype à partir de ce moule. J’espère un lancement du chantier de travail en septembre 2016, pour une mise à l’eau en février 2017. Quatre techniciens sont mobilisés à temps plein sur cette phase de prototypage. Nous continuerons à être accompagnés par la Technopole, jusqu’au terme de cette démarche d’innovation.