2020, l’année de tous les défis pour Technopole Martinique

Yan Monplaisir, troisième vice-président de la CACEM et vice-président délégué à l’innovation, nous explique les orientations stratégiques de la Technopole en réponse à la crise covid-19.

Technopole Martinique : Le plan de relance de l’économie française a été dévoilé par le Gouvernement le mois dernier. Parmi les nombreuses mesures annoncées, certaines touchent à l’innovation, ainsi qu’à la recherche et au développement. Que faut-il en retenir ? Y a-t-il selon vous des spécificités martiniquaises ?

Yan Monplaisir : Nous devons être vigilants aux annonces gouvernementales et très rapidement faire des propositions afin de les adapter à notre réalité.

Deuxièmement élément important, un des axes, est de « favoriser » au travers de cette situation de crise, de saisir « l’opportunité » de la crise, pour assurer une transition de l’économie et même des modèles. Dans ce cadre, le caractère prioritaire des secteurs : environnement, énergie, innovation et numérique, et qui avaient déjà été identifiés comme tels depuis plusieurs années se renforce.

La difficulté pour de petits territoires comme le nôtre, est que nous n’avons pas toujours en appui, les moyens de favoriser les opportunités qui s’offrent à nous. Nous devons donc être à la fois très proactifs et vigilants pour identifier, impulser et soutenir les sujets et les projets qui s’inscrivent dans ce plan de relance.

Technopole Martinique : La relance de l’économie et l’innovation, quels sont les secteurs décisifs en Martinique ?

Yan Monplaisir : Je pense en premier lieu à l’industrie agro-alimentaire sur laquelle nous avons de grosses marges de progrès pour valoriser les produits de notre terroir. Par exemple, la profession de la banane doit être mobilisée plus encore qu’elle ne l’est déjà pour favoriser cette transition vers une valorisation qui répond à de nouveaux modes de consommation.

Ensuite, dans le monde dans lequel nous vivons, le numérique qui s’affranchit des frontières est une orientation forte que nous devons absolument soutenir pour vaincre l’insularité.

Technopole Martinique : Quelle place pour la pépinière d’agro-transformation, nouvel outil de la CACEM, place dans cette « nouvelle ère » ?

Yan Monplaisir : 2019 a vu démarrer les travaux de construction d’un nouvel outil : la pépinière d’Agro-transformation de Technopole Martinique, structure de la CACEM.

Ce n’est pas par hasard si j’ai mentionné le secteur de l’agro-transformation parmi les secteurs-clefs !
Nous sommes dans l’air du temps et dans l’air des nécessités de notre développement.
Cette pépinière correspond particulièrement aux besoins des porteurs de projets qui ne disposent pas en période initiale des moyens et ressources nécessaires au développement de leur initiative. Cet outil que l’on attend pour 2022, arrivera donc en phase avec cette période nouvelle qui résulte de la crise que nous rencontrons actuellement. Le soutien à la production locale est une voie indispensable pour la restructuration du tissu économique martiniquais.

Technopole Martinique : Nos industriels doivent innover, quelles pistes pour mieux les accompagner ?

Yan Monplaisir : Ils sont mieux placés que moi pour décrire leurs besoins ! (rires)

Cependant, je suis convaincu qu’il faut anticiper sur les exigences nouvelles qui sont liées aux tendances de vie émergentes. La transformation des produits qui ne le sont pas encore est un besoin qui découle de la découverte de nouvelles manières de consommer… La santé… Le lien entre l’environnement et la santé… autant de pistes qui sont ouvertes et qui doivent nous éclairer pour accompagner les porteurs de projets.

En qualité d’acteur de l’accompagnement de l’innovation et de l’entreprenariat, c’est ce capital « expérience » qui doit enjoindre la Technopole à assumer, en 2020, des responsabilités fortes face aux défis imposés par un contexte de crise économique et sanitaire. A ce titre, Technopole Martinique s’investira en 2020 dans plusieurs dispositifs de territoire tels que le programme « Territoire d’Industries » ou l’actualisation de la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) de Martinique. L’intelligence collective constituera l’un des  facteurs-clefs de notre reprise économique.

Pour consulter le rapport d’activité 2019 de Technopole Martinique, cliquez ici.