e-SIMS : Kelli Mamadou, première Martiniquaise lauréate du concours i-LAB
Kelli Mamadou, présidente de la start-up e-SIMS incubée à Technopole Martinique, compte parmi les 54 lauréats de la catégorie « création-développement » de la 17e édition du concours i-LAB. Elle recevra jusqu’à 150 000 euros de subvention pour financer jusqu’à 60 % du programme d’innovation de son entreprise d’édition de logiciels de gestion d’électricité avec stockage.
Entretien avec une jeune femme pleine de ressources.
Technopole Martinique : Le 1er juillet dernier, Thierry Mandon (Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche), vous a remis votre prix i-LAB. Le jury du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes – porté, chaque année, par le Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MENESR) – vous a distinguée dans la catégorie « création-développement ». Vous êtes la première martiniquaise à être récompensée. Quelle a été votre réaction ?
Kelli Mamadou : J’ai poussé un cri de joie qui a dû en réveiller plus d’un ! (rires) Sur le plan personnel, c’est une vraie satisfaction.
i-LAB est un concours assez éprouvant qui demande beaucoup de préparation et de réflexion. Il vous met à nu sur l’ensemble des questions et problématiques à court et moyen terme, puisqu’il est demandé aux candidats d’avoir une vision précise de l’évolution de la start-up en termes de personnels, de besoins de financement, de développement de la technologie, de consolidation du portefeuille clients, de stratégie de marché, etc.
Sur le plan de l’équipe, cela nous consolide et nous renforce dans l’idée que nous sommes peut-être sur la bonne voie.
Enfin, i-LAB nous offre une fenêtre de visibilité. Sur le plan de la crédibilité, cette démarche démontre aux potentiels clients et investisseurs que cette jeune structure aura les ressources pour supporter les premiers mois, qui sont généralement difficiles et sensibles.
Technopole Martinique : Quels sont les aspects innovants des solutions logicielles d’e-SIMS ?
Kelli Mamadou : e-SIMS conçoit des logiciels de gestion d’électricité avec stockage destinés à la gestion des productions d’électricité variables, comme le photovoltaïque. L’électricité produite et modulée grâce au stockage est réinjectée sur le réseau électrique en tenant compte des consommations avoisinante. Devenus des composants majeurs de la gestion des réseaux d’électricité, ces systèmes de stockage d’électricité permettent de lisser l’impact de la variabilité de ce type de production pour répondre à une consommation fluctuante elle aussi.
e-SIMS innove en se positionnant comme fournisseur d’une plateforme logicielle entièrement configurable par son exploitant (producteur d’électricité ou gestionnaire de réseau). Avec notre solution, il n’a plus à supporter les coûts de développement, ni d’évolution de la solution logicielle. L’exploitant peut se concentrer sur son cœur de métier en optimisant le fonctionnement de son installation.
Technopole Martinique : e-SIMS est incubée à Technopole Martinique, rappelez-nous en quoi consiste cet accompagnement ?
Kelli Mamadou : Je bénéficie de l’accompagnement de deux incubateurs publics. Depuis janvier 2015, Technopole Martinique m’oriente sur la compréhension du marché local et l’appui en recherche en financement, en partenariat avec les acteurs adéquats. C’est justement le DRRT (Délégué Régional à la Recherche et à la Technologie) qui m’a accompagnée pour concourir à i-LAB. Quant à l’incubateur de Grenoble, il m’aide dans la structuration du business plan de la start-up depuis le démarrage du projet.
Technopole Martinique : Quels sont les projets d’e-SIMS ?
Kelli Mamadou : Aujourd’hui, nous accompagnons les producteurs dans l’élaboration de réponse à l’appel d’offres lancé par la commission de régulation de l’énergie en mai. Nos outils de simulation permettent de dimensionner précisément le système de stockage de façon à rentabiliser l’investissement sur l’exploitation.
Consolider notre portefeuille de clients locaux est notre premier challenge.
Le deuxième défi sera d’aller très vite à l’export en ayant développé nos capacités technico-commerciales. Si chaque acteur reste dans sa zone de confort au niveau mondial, parce que la problématique de la production photovoltaïque avec stockage reste une donnée territoriale, nous souhaitons distancer nos concurrents en répondant aux besoins d’autres territoires que la Martinique et les Antilles en général.