ECP Brouks : histoire d’innover
La Martinique et la Guadeloupe comptent environ 230 monuments inscrits ou classés au titre des monuments historiques. Qu’il s’agisse de constructions privées ou publiques, religieuses ou industrielles, leur préservation répond à des exigences nécessitant les compétences et l’intervention de spécialistes du patrimoine bâti.
Architecte du patrimoine martiniquaise basée en Guadeloupe, Nathalie Ruffin attendait depuis neuf ans de pouvoir compter en local sur un économiste de la construction spécialisé en monuments historiques. Depuis mi-2016, c’est chose faite avec la création de l’étude ECP-Brouks.
Après des études d’économiste de la construction, Raphaël FIRMIN s’est rapidement spécialisé dans le domaine de la restauration des monuments historiques. Il a d’abord travaillé au sein d’un cabinet d’études spécialisé dans l’évaluation financière de projets de restauration de monuments historiques, en région parisienne. Dans ce cadre, il a également eu l’occasion de travailler sur plusieurs chantiers aux Antilles-Guyane. L’idée de revenir sur son île natale de façon durable a naturellement fait son chemin. Aussi, a-t-il a créé son propre Bureau d’Etudes en Economie de la Construction début 2016 et a intégré la pépinière d’entreprises de la Technopole il y a 18 mois pour démarrer son activité.
Le Bureau d’Etudes ECP Brouks a déjà eu l’occasion de faire ses preuves sur de nombreux chantiers liés au patrimoine : en Martinique, il est par exemple intervenu en phase d’étude préalable en appui à l’entreprise de charpenterie, sur les projets de restauration du Moulin de Val d’Or de Sainte-Anne, des flèches de l’Eglise des Anses D’Arlet et de la Cathédrale de Fort-de-France. Nathalie Ruffin voit toute la valeur ajoutée de leur collaboration : « quand on fait appel à un économiste de la construction de l’Hexagone, cela entraîne un important surcoût. De plus, il ne perçoit pas toujours finement, le coût des techniques de préservation du patrimoine antillais. Il ne mesure pas les enjeux liés aux aléas climatiques. Avec ECP Brouks, ces sujets sont une évidence et nous pouvons nous projeter durablement dans l’amélioration de la connaissance des techniques, de préservation et de restauration de notre patrimoine bâti ».
Ainsi, le duo prévoit par exemple courant 2018 de sensibiliser les acteurs locaux de la construction sur les pathologies et les techniques de restauration du béton ancien dans les monuments historiques : « les provenances diverses, les épaisseurs d’enrobage, l’impact du sel marin sont autant de spécificités qui influent sur les méthodes de restauration. Les professionnels du bâtiment doivent comprendre où ils mettent les pieds quand ils s’attaquent à la restauration d’un monument historique » atteste Raphaël FIRMIN.
Aujourd’hui, ce binôme architecte du patrimoine/économiste répond à des appels à projet caribéens au-delà des îles sœurs : leurs compétences et leur localisation en font des acteurs précieux, pour l’ensemble des constructions patrimoniales de l’arc antillais.